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Pays : France  Langue(s) : français 

Le rire à l'école


Date :  du 31-03-2021 au 31-03-2021

Lieu :  Site Inspé du Mans 11 boulevard Pythagore 72016 Le Mans Cedex 2

Organisation :  INSPÉ de l'Académie de Nantes - Université de Nantes

Toute tentative pour définir le rire se heurte à la pluralité de ses manifestations, à la diversité de ses sources et à l’ambivalence de ses intentions. Si le rire définit l’être humain, il tend aussi à dévoiler une personnalité, révélant un rapport à soi et à autrui. Il peut ainsi être gras, vulgaire, méchant, hypocrite, mais aussi contestataire, subversif, libérateur, ou encore synonyme d’ouverture d’esprit, de tolérance. Quelle place pour le rire dans les différents lieux d’enseignement que sont l’école, les centres et instituts médico-sociaux, les prisons pour mineurs, les hôpitaux pour enfants et adolescents ? La journée d'étude abordera différents aspects du rire à l'école : le rire et le développement psychologique de l’enfant et de l’adolescent au développement typique ou atypique ; sa place dans la littérature de jeunesse ; le rire comme modalité et objet d’apprentissage ; son impact sur le vivre-ensemble.



Programme : 

Argumentaire

Toute tentative pour définir le rire se heurte à la pluralité de ses manifestations, à la diversité de ses sources et à l’ambivalence de ses intentions.

D’un point de vue physiologique, le rire se manifeste au niveau du cerveau : l’hypothalamus libère dans l’ensemble du corps des endorphines aux propriétés calmantes. Au niveau du visage, les muscles se contractent, en particulier le dilatateur des narines et les zygomatiques.

Outre ses effets physiques et psychologiques, le rire se définit par ses sources : comique de mots, de gestes, de répétition, de situation, de caractère. Comme le rappellent Marta Caraion et Laurence Danguy (2018) [1], « le rire a ses formes verbales et sa grammaire visuelle (ironie, humour, sarcasme, calembour, pointe, esprit, plaisanterie, blague, gag, animalisation, réification, disproportion, inversion…), ses genres (la comédie, la satire, la farce, le fabliau, l’épigramme, le pastiche, la parodie, la caricature, le sketch, le canular…), ses figures et ses expressions (hyperbole et exagération, répétition, atténuation, opposition, rupture…).»

D’après Bergson (1972), le rire éclate lorsque nous sommes confrontés à « du mécanique plaqué sur du vivant » : « Un passant dans la rue suit une jolie fille du regard. Il bute contre un obstacle et tombe. Rire ! ». Le rire nous échappe face à un spectacle inattendu, face à un déraillement du réel incongru. Reste à savoir si celui dont on rit devient complice ou victime du rire (Blaya, 2013). Dans son emploi transitif indirect, le verbe « rire » porte cette ambivalence puisqu’il signifie à la fois « se moquer de, railler », « traiter par le mépris, le dédain ; ne pas se soucier, ne pas faire cas de » et « témoigner de la sympathie, de l'affection à quelqu'un en lui montrant un visage souriant ».

Si le rire définit l’être humain, il tend aussi à dévoiler une personnalité, révélant un rapport à soi et à autrui. Il peut ainsi être gras, vulgaire, méchant, hypocrite, mais aussi contestataire, subversif, libérateur, ou encore synonyme d’ouverture d’esprit, de tolérance, témoignant d’un désir de se rapprocher de l’autre et d’être soi-même. Hugues Lethierry établit ainsi une distinction entre le rire proche du corps et le sourire (du lat. subridere, de sub « sous », et ridere. « rire ») qui se veut plus intérieur et plus spirituel. Faut-il en déduire que le sourire est à privilégier en classe quand le rire est à éviter ?

Les communications proposées pourront aborder l’un de ces points :
Le rire et le développement psychologique de l’enfant / l’adolescent au développement typique ou atypique

  • Quelle place pour le rire dans les différents lieux d’enseignement que sont l’école, les centres et instituts médico-sociaux, les prisons pour mineurs, les hôpitaux pour enfants et adolescents ?
  • Dans quelle mesure le rire peut-il être un levier dans les apprentissages psycho-socio-cognitifs ?
  • Peut-on parler « d’âges du rire » ou d’un développement cognitif spécifique ? Pourquoi le second degré peut-il entrainer des difficultés chez certains enfants / adolescents ?

Le rire et la littérature de jeunesse

  • Quelles formes d’humour, quels ressorts comiques trouve-t-on dans la littérature de jeunesse ? Peut-elle s’autoriser à rire de tout ?
  • Comment sensibiliser les élèves à l’humour d’un texte ?
  • Les parodies dans la littérature de jeunesse, un genre particulier ?
  • Dans quelle mesure l’humour peut-il faciliter le développement de compétences en lecture / écriture / langue ?

Du rire comme modalité d’apprentissage au rire comme objet d’apprentissage

  • Le rire tend-il à freiner ou à favoriser les apprentissages ?
  • La place de l’humour dans l’histoire de l’enseignement : le rire apparaît-il dans les traités d’éducation des siècles passés ?
  • Le rire peut-il mettre en péril l’autorité de l’enseignant ? Peut-on rire de l’Ecole sans risquer de dégrader l’institution ?
  • Peut-on construire son autorité sur le rire ?
  • L’humour des élèves doit-il être perçu comme un signe d’insolence ou une forme d’intelligence ? Peut-on apprendre aux élèves à rire et à faire rire ? Quelles stratégies ? Quelles vertus ? Quelles limites ?

Le rire et le vivre-ensemble

  • Quels liens entre rire et empathie ?
  • Moquerie/dérision/autodérision : peut-on se moquer à l’école ? Comment distinguer le bon mot ou la repartie de l’agression et du harcèlement ? Le rire/l’humour peut-il être une armure face au (cyber)harcèlement ?
  • L’humour constitue-t-il un outil infaillible pour désamorcer les conflits ?
  • Dans quelle mesure le rire est-il une question culturelle ? L’humour est-il possible et pertinent avec les élèves allophones ?
  • En quoi l’humour est-il un levier pour former à l’esprit critique ?

Modalités de contribution

Les communications seront d’une durée de 25 minutes.

Les propositions de communication (environ 500 mots) doivent être accompagnées d’une notice bio-bibliographique. Merci de les envoyer conjointement aux trois adresses :

aurelie.palud@ac-nantes.fr ; cendrine.mercier@univ-nantes.fr ; edwige.chirouter@univ-nantes.fr
avant le 25 octobre 2020.



URL :  https://calenda.org/.../791686


mot(s) clé(s) :  pratiques pédagogiques, vie des élèves